J’ai repris ma route d’origine,
mon chemin,
un temps,
écartée.
J’ai retrouvé ma voie,
celle, contrainte d'abandonner.
Je rencontre,
à nouveau,
chacune des sensations,
pensais-je,
jusque là,
laissées
aux souvenirs,
sans retour,
perdues à jamais.
Ces douces impressions
ayant désertées peu à peu mon cœur,
à mesure,
qu'il s'éloignait.
Aujourd’hui,
nos retrouvailles sont
sans once de joie
dans la surprise,
le malheur
a laissé une trace,
il s’est fait une place,
là où il a frappé.
Douleur,
c’est de cette matière
qu’est fait mon détour.
Logique !
Il ne peut être
forgé
autrement
quand on quitte
le confortable
sentier de l’amour,
brusquement !
Violemment,
jetée sur
cet autre tracé,
rocailleux,
torsadé
de ronces et d’épines,
qui change tout ce dont on est fait
en quelque chose de malheureux,
un détour où l’être
tout entier
s’assassine.
Il s’y écorche
les mains, le cœur, les reins…
On y broie ses os.
On refroidit ses ardeurs.
On achève
en émiettant le coeur.
Jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien.
Ce parcours se termine
sans aucune larme à verser,
jusqu’à la prunelle des yeux...
arrachée.
Les méandres sont sinueux
pour mieux dissimuler
dans les virages,
des travers
que seuls,
des fous ou des sages,
semblent pouvoir passer.
Aujourd’hui,
c’est fini.
Mes pas ont quitté
ce maudit tracé.
J'ai retrouvé
un à un,
les beaux sentiments
que j’avais perdus,
comme autant de petits cailloux semés,
ramassés,
me ramenant au foyer.
Pourtant,
il manque à ma vie,
comme une épice dans un mets.
Il me semble avoir égaré l’innocence.
Je voudrais vivre, à nouveau,
sans la crainte
du mal qui peut arriver.
Quoique…
A bien y réfléchir…
C’est faux !
Je me trompe !
C’est d’ignorance,
dont je me suis délestée !
L’innocence,
je continue à en mettre
précieusement
dans tout ce que je fais !
Erreur et rectification,
donc !
C’est bien du malheur,
dont je me suis allégée !
Je reconnais
désormais
son goût et son odeur !
Ainsi identifié,
je gagne en force !
Je gagne en volonté !
J'aspire à rendre le monde meilleur,
certainement
bien meilleur
que celui que j’ai quitté !